Le Syndrome du Choc Toxique (SCT), qu’est-ce que c’est ? Vous en avez déjà certainement entendu parler, notamment à propos de tampons portés trop longtemps. Le cas le plus médiatisé a été celui du mannequin Lauren Wasser qui a perdu sa jambe suite à un SCT. Mais d’autres cas sont parfois mortels.
Cet article fait la lumière sur les origine et les causes du choc toxique dans le cadre des menstruations. Focus sur le rapport entre tampon, cup et choc toxique.
Par quoi est provoqué le SCT ?
Le Syndrome du Choc Toxique, est une maladie infectieuse causée par une toxine (TSST-1) que libère la bactérie staphylocoque doré dans le sang.
Les cas de SCT sont très rares. Il peut toucher homme comme femme mais environ 50% des cas concernent les menstruations. Dans ce cadre, le choc toxique ne survient que lorsque les conditions suivantes sont réunies, et déclenchent une suite d’événements précis.
- une femme est en période de règles ;
- celle-ci est porteuse de la bactérie staphylocoque doré au niveau vaginal (seulement 1 à 4% des femmes) ;
- elle garde une protection intravaginale, par exemple un tampon, trop longtemps ;
- la bactérie staphylocoque doré présente va se multiplier dans ce sang stagnant ;
- la barrière naturelle qu’est la muqueuse est altérée à cause d’une première toxine (α-toxine staphylococcique) libérée par la bactérie ;
- une deuxième toxine (TSST-1) libérée, celle qui cause l’infection, parvient alors à pénétrer la muqueuse vaginale pour se retrouver dans le sang.
La toxine ainsi présente dans le sang va se propager à travers le corps et créer l’infection, potentiellement mortelle si non traitée à temps.
Les symptômes du choc toxique
La dangerosité du choc toxique réside dans la difficulté à détecter les symptômes qui ne sont pas suffisamment caractéristiques pour que les médecins établissent un lien direct entre les symptômes et la maladie. Les symptômes du SCT sont :
- fièvre,
- fatigue et étourdissements,
- éruptions cutanées,
- vomissements,
- maux de gorge,
- diarrhées.
Les premiers symptômes se déclenchent pendant les règles ou quelques jours après. Ils s’apparentent à ceux d’une banale grippe. Certes, même si le choc toxique est une affection rare, si les symptômes persistent, il faut d’urgence consulter un médecin car l’infection peut être mortelle.
Tampon et choc toxique : sont-ils liés ?
Le tampon ultra absorbant est en effet incriminé dans de plus en plus de cas de choc toxique. Les questions que nous sommes en droit de nous poser sont les suivantes : comment un tampon ultra absorbant pourrait causer un choc toxique ? Le tampon est-il alors une protection hygiénique dangereuse pour la santé des femmes ?
Pour commencer, rappelons que le choc toxique peut toucher 1% des femmes : celles qui sont porteuses d’une certaine souche de la bactérie staphylocoque doré au niveau vaginal.
Pour essayer de visualiser comment le tampon pourraient avoir des effets néfastes sur l’organisme féminin, il faut comprendre qu’en plus d’absorber le sang issu des menstruations, le tampon absorbe jusqu’à la quasi totalité des sécrétions vaginales (au delà de 90%). Or ces sécrétions sont censées protéger les muqueuses si fragiles du vagin.
Certains fabricants de tampons refusent de communiquer la composition exacte de leurs produits qui contiennent souvent des substances dénoncées par l’OMS comme irritantes (fibres), toxiques (agents décolorants et blanchissants) voir cancérigènes (dioxines).
C’est bien dans ce sang stagnant que la bactérie va se multiplier. De plus, les composés nocifs du tampon absorbant vont irriter les parois du vagin ainsi privé de ses sécrétions protectrices.
Toutes les conditions sont alors réunies :
- Tampon absorbant = dessèchement du vagin = irritations des parois du vagin = microlésions.
- Tampon absorbant = stagnation du sang = développement de la bactérie Staphylocoque doré = production de l’entérotoxine alpha-toxine et de la toxine TSST-1.
L’ensemble de ces éléments entraînent le passage de la toxine TSST-1 dans le sang à cause des irritations et de l’entérotoxine, et donc favorisent l’irruption du choc toxique. C’est en cela que le tampon absorbant est considéré comme favorisant les risques d’irruption d’un choc toxique.
Récemment, une grande collecte de tampons a été organisée par les hospices civils de Lyon pour trouver précisément le lien entre l’utilisation de tampon et le SCT. Aujourd’hui aucune conclusion officielle n’a encore été tirée, même si les tampons sont très suspects puisque quelques 8 millions de françaises souffrent actuellement d’irritations intimes dues à leur utilisation.
La coupe menstruelle met-elle à l’abri du choc toxique ?
Le staphylocoque doré se développe particulièrement dans un milieu où le sang stagne, ne circule plus. A partir de ces informations, on peut affirmer que la cup, comme le tampon est susceptible de profiter à la multiplication de la bactérie. Cependant, la coupe menstruelle dispose de nombreux atouts en comparaison avec le tampon.
A l’instar du tampon elle empêche le sang de s’écouler, mais trois de ses caractéristiques la rendent beaucoup plus adaptée à l’intimité de la femme.
- Son fonctionnement : contrairement au tampon, la cup est étanche, elle n’est pas absorbante et n’altère en aucun cas la couche protectrice qui tapisse l’intérieur du vagin.
- Sa composition : la coupe menstruelle est totalement biocompatible avec l’organisme, sa composition est saine et toujours communiquée sur l’emballage.
- Sa surface : elle est régulière, non fibreuse et non irritante.
En bref, utilisée correctement, la coupe menstruelle est beaucoup moins susceptible d’être responsable de choc toxique contrairement au tampon absorbant. La composition de ce dernier et sa rugosité ne sont pas respectueux de la flore vaginale de la femme.
Découvrir comment mettre une cup et bien l’utiliser.
Le syndrome du choc toxique, approche biologique
Le SCT n’a en fait pas encore de cause scientifique officiellement établie, en revanche, on en connaît très bien les conséquences. Tout partirait de certaines souches de petites bactéries, naturellement présentes dans notre environnement mais qu’il ne fait pas bon héberger dans son organisme. Ces bactéries sont le staphylocoque doré, le streptocoque ou encore le Clostridium Difficile. Trois noms bien compliqués pour parler de trois coupables tout désignés.
Concentrons nous ici sur le CTS ou Choc Toxique Staphylococcique, car c’est une souche du staphylocoque doré qui est impliquée. Selon les chiffres, en France, environ 4% des femmes seraient naturellement porteuse de la souche incriminée. Ainsi, les potentielles victimes sont de base peu nombreuses. D’autant plus qu’il faut porter la bactérie staphylocoque doré au niveau vaginal pour être susceptible de développer ce mal, ce qui réduit la proportion des personnes à risques à 1%.
Comment est-ce que le mal se propagerait-il ? En effet, il ne suffit pas d’être porteuse de la bactérie pour développer ce genre de pathologie, il faut qu’une suite d’événements bien précis aient lieu.
Le staphylocoque ainsi hébergé va produire deux toxines. L’une va se charger d’ouvrir la porte à la seconde qui va causer l’inflammation tant redoutée. La première est l’α-toxine staphylococcique, une entérotoxine qui va amorcer une inflammation aux conséquences lourdes. Les tissus constituants de la muqueuse vaginale (épithélium) vont être altérés, augmentant ainsi la perméabilité de la muqueuse à la seconde toxine, la toxine TSST-1. C’est cette toxine qui va avoir des effets dévastateurs puisqu’elle va provoquer un chimiotactisme négatif sur le cytoplasme des cellules immunitaires.
Pour faire simple, cette toxine repousse physiquement les leucocytes, cellules immunitaire du milieu infecté, empêchant ainsi sa guérison.