Le flux instinctif libre ou free flow instinct est une pratique qui implique de se reconnecter aux sensations de son corps pour anticiper les écoulements de flux menstruel. L’objectif est de contenir le flux qui s’apprête à s’écouler dans le vagin grâce aux muscles du périnée, jusqu’au moment d’aller aux toilettes pour le libérer. Mais comment apprendre le flux instinctif libre ? Est-ce dangereux pour la santé ?
Fonctionnement du flux instinctif libre
Avant de commencer l’apprentissage du flux instinctif libre, il est important de comprendre que le sang des règles ne coule pas en continu à l’intérieur du vagin. En réalité, le flux menstruel est libéré dans le vagin par intermittence, grâce aux contractions de l’utérus. Avant de s’écouler le long des parois vaginales, le flux passe donc par le col de l’utérus.
Les femmes qui ont pris l’habitude de pratiquer le flux instinctif libre ressentent le moment où le sang passe le col de l’utérus pour arriver dans le vagin. Elles vont alors contracter les muscles du périnée pour éviter que le sang ne s’écoule hors du vagin, et ce, jusqu’au moment d’aller aux toilettes. Assises sur les WC, elles pourront relâcher les muscles du périnée et permettre l’écoulement du flux menstruel hors du corps.
Apprendre le flux instinctif libre
L’idéal est de porter une culotte menstruelle lors des premiers cycles afin d’éviter de tâcher vos vêtements ou votre mobilier en cas de fuite. Afin de trouver le modèle qu’il vous faut, n’hésitez pas à consulter notre comparatif des culottes de règles ↗ en ligne.
Pour vous motiver, hormis la satisfaction d’utiliser moins de protections hygiéniques, sachez que beaucoup de femmes ayant appris le free flow instinct constatent que leurs règles sont moins abondantes, moins douloureuses et moins longues.
Les signes qui indiquent quand contracter le périnée
Au fil de la pratique du flux instinctif libre, vous allez prendre conscience du rythme de votre flux menstruel et devenir capable de le libérer aux toilettes au bon moment, au lieu d’être surprise par son écoulement. Concrètement, de petites sensations vous indiqueront que l’utérus est en train d’évacuer le flux. Les sensations à détecter sont généralement :
- une contraction au niveau de l’utérus ;
- une sensation de lourdeur dans le bas du ventre ;
- une sorte de pression au niveau de la vessie comme une envie d’uriner.
Lorsque ces sensations arrivent à votre conscience, il faut alors contracter les muscles du périnée pour éviter que le sang ne s’écoule. Puis, une fois sur les toilettes, les relâcher pour laisser s’échapper le flux retenu.
Le flux instinctif libre : un apprentissage progressif
Au début, vous irez très souvent aux toilettes (toutes les heures voire demi-heures) et vous ne libérerez que peu de flux. Il y aura aussi certainement de légères fuites. Petit à petit, vous irez moins souvent aux toilettes (toutes les 2 ou 3 heures) et parviendrez à augmenter progressivement la quantité de sang libérée. On estime généralement qu’au bout de 6 cycles, on parvient à libérer 80% du flux aux toilettes.
Au fil des cycles, vous aurez moins besoin de vous concentrer sur vos sensations et les signes parviendront beaucoup plus naturellement à votre conscience. L’objectif ensuite est de faire coïncider les moments où l’on va aux toilettes pour uriner avec les moments où le besoin d’évacuer le flux menstruel se fait sentir. A noter tout de même que les jours de règles abondantes, la fréquence de « vidange » du flux est généralement plus importante.
S’approprier le free flow instinct… ou pas
Il est possible de combiner flux instinctif libre et protections hygiéniques pendant ses règles, notamment si l’on a un flux très abondant. On peut par exemple pratiquer le FIL seulement les jours où l’on est chez soi ou que le flux est moins abondant. Les jours de flux abondant ou lorsque l’accès aux WC est plus difficile, on utilise alors des protections hygiéniques.
Certaines femmes ne parviennent pas à obtenir de résultats suffisamment concluants pour adopter définitivement le free flow instinct. Si c’est votre cas, ne le vivez pas comme un échec ! Chaque corps est différent et a des capacités qui lui sont propres. Pour celles qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement, il existe des ateliers dédiés, accessibles en ligne.
Existe-t-il des dangers liés au flux instinctif libre ?
Cette pratique peut-elle engendrer un syndrome du choc toxique ?
Avec le flux instinctif libre, le risque de créer un milieu de culture propice au développement de la bactérie qui est à l’origine du choc toxique est nul. En effet, lorsque le flux expulsé par l’utérus arrive dans le vagin, il n’y reste pas longtemps. Il n’y est pas stocké de façon prolongée comme le permet un tampon. Il est simplement contenu « par vague » jusqu’au moment où l’on puisse l’évacuer aux toilettes.
Contre-indications et idées reçues sur le free flow instinct
Il n’existe pas de contre-indication connue à pratiquer le free flow instinct. Néanmoins, les femmes qui ont des fuites urinaires à cause d’un périnée affaibli par l’âge et/ou les accouchements devront passer par une phase de rééducation périnéale afin de remuscler leur périnée. Une meilleure tonicité pourra ainsi permettre de retenir le sang efficacement lors de la pratique du flux instinctif libre.
Pour terminer, une idée circule sur le fait que le sang des règles ne pouvant pas s’écouler le long des parois vaginales « remonterait » dans l’utérus puis dans les trompes, ce qui pourrait entraîner une infection pelvienne. Cette idée est fausse. Ce sont les infections sexuellement transmissibles ou une altération de la flore vaginale qui peuvent entraîner une infection pelvienne. Sinon pourquoi ce phénomène ne serait-il par déclenché par le simple fait de rester allongée pendant ses règles ?
La nuit, la position allongée empêche tout naturellement le sang de bien s’écouler à l’extérieur du vagin à cause de la pesanteur. Du reste, pour la plupart des femmes, c’est une course au toilettes matinale qui s’impose dès qu’elles se mettent debout pendant leurs règles.
Cet article fournit des informations sur les protections hygiéniques. Si vous avez des inquiétudes concernant votre santé, consultez un gynécologue.