Nanoparticules d’argent dans les culottes menstruelles

Beaucoup de femmes se tournent vers la culotte menstruelle pour éviter les composants douteux voire toxiques dont on retrouve les traces dans les tampons et serviettes hygiéniques jetables. Si elles sont soucieuses de leur santé, elles le sont également de l’environnement. Passer à la culotte menstruelle réutilisable, c’est aussi faire un geste pour réduire la pollution.

Mais certaines culottes menstruelles sont au cœur de la polémique à cause des nanoparticules d’argent qui entrent dans leur composition. Alors quels sont les risques pour la santé et l’environnement ? Peut-on éviter ces nanoparticules d’argent ?

Pourquoi des nanoparticules d’argent
dans les culottes de règles ?

Les propriétés des nanoparticules d’argent

Les nanoparticules d’argent sont utilisées pour leurs propriétés antimicrobiennes et antifongiques (lutte contre le développement des champignons). Invisibles à l’œil nu, ces nanoparticules sont connues pour être présentes dans de nombreux produits du quotidien : emballages alimentaires, additifs, brosses à dent, fers à lisser les cheveux, etc. Leur utilisation dans l’industrie textile est tout aussi connue. Ces nanoparticules d’argent sont donc couramment employées pour diverses applications industrielles.

Des nanoparticules utilisées dans certaines culottes menstruelles

Culotte menstruelle contenant des nanoparticules d'argentPlusieurs fabricants de culottes menstruelles, dont la marque américaine Thinx, font une utilisation controversée des nanoparticules d’argent dans leurs produits. Ils traitent le tissu absorbant de leurs culottes menstruelles avec de la zéolithe, un cristal formé d’un squelette microporeux, contenant de l’argent sous forme ionique. Ce traitement participe à l’efficacité et l’hygiène du tissu absorbant de la culotte : il assure une action antimicrobienne et anti odeur (puisque qu’antifongique).

Les risques liés aux nanoparticules d’argent

Les effets de ces nanoparticules sur la santé

De par leur taille, les nanoparticules en général traversent aisément le corps et peuvent ainsi se retrouver dans les organes et le système circulatoire. Or, les nanoparticules d’argent n’étant pas biodégradables, elles peuvent s’accumuler dans le corps. A terme, ces nanoparticules pourraient avoir des effets néfastes sur la santé.

Plusieurs études menées sur les animaux ont déjà montré que les nanoparticules d’argent étaient à l’origine de conséquences biologiques parmi lesquelles une inhibition de la croissance, une génotoxicité et une reprotoxicité.

Face à ces soupçons, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande ainsi de limiter l’usage des nanoparticules d’argent aux produits pour lesquels leurs qualités est indispensables.

Les conséquences pour l’environnement

expérience sur l'environnement et les nanoparticules d'argentLes nanoparticules d’argent qui sont présentes sur certains vêtements, parmi lesquels des culottes menstruelles, vont rapidement se détériorer. Elles se retrouvent alors dans l’eau de lavage et finissent dans l’environnement après passage en station d’épuration.

Les chercheurs du CEINT de l’Université Duke ont mené une étude visant à observer les effets des nanoparticules d’argent sur l’environnement. Cette étude consistait à introduire des concentrations de nanoparticules d’argent, déjà observées dans certains environnements, au sein de modèles réduits d’écosystèmes. Au terme de l’expérience, les analyses montrent que la concentration en nanoparticules d’argent a causé une réduction de la biomasse à hauteur de 35%.

Choisir une culotte menstruelle sans nanoparticules

Nous l’avons vu, les nanoparticules d’argent contenues dans certaines culottes menstruelles sont soupçonnées :

  • d’avoir à terme des effets néfastes sur la santé ;
  • de polluer l’environnement ;
  • de s’amenuir au fil des lavages, et donc de perdre leur efficacité.
Toutes ces raisons nous poussent vers des marques de culottes menstruelles qui veillent à ne pas utiliser de nanoparticules d’argent dans la fabrication de leurs sous-vêtements.

Plusieurs marques françaises se sont senties concernées par ce sujet et ont fait le choix de ne pas employer ces nanoparticules dans leurs culottes. On peut citer Fempo, Réjeanne ou encore Smoon. Retrouvez la liste de ces culottes menstruelles de confiance, dans notre comparatif.

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